Histoire des noms de rues

Histoire des noms de rues du quartier

Le quartier est composé de :

– Rue Albert Thomas
– Rue Barbès
– Rue de la Bazoche
– Rue Blanqui
– Rue de la Bretonnerie
– Rue Montaigne
– Rue du Petit Cupidon
– Place des Petites Boucheries
– Rue Racine

Rue Albert Thomas, ancienne rue de la Caserne
Rue autrefois très fortifiée, elle fait partie de la vieille rue gallo-romaine conservée au Moyen-âge sous le nom de « rue du commerce » ou « Grande Rue ». À ses deux extrémités étaient deux petites places : les carrois des Petites Boucheries et des Herbes, ce dernier a sa jonction avec la rue Saint Maurice (aujourd’hui rue Lavoisier). Un portail flanqué d’une tour était attenant aux remparts du château. Des bastions et autres travaux défendaient l’entrée des principaux passages. Elle fut dite de la Prison, parce qu’une portion du château servit d’abord de prison d’état, puis, sous Louis XV et Louis XVI, de prison civile. En 1794, cette rue qui traverse Tours d’est en ouest est morcelée, la fraction orientale prend le nom de « rue de Saint-Pierre-des-Corps » due au voisinage de l’ancien cimetière, puis en 1798 de « rue de la Caserne » : une caserne y est aménagée le long du château ; elle gardera ce nom jusqu’en 1932 après un court intervalle (1801-1816) durant lequel elle s’appelait « rue du Cluzel », intendant de Tours au XVIIIème siècle. Albert Thomas (1878-1932) est né à Champigny-sur-Marne ; il fut déprouté socialiste, miniprout de l’armement de 1915 à 1917. En 1920, il participa au Congrès de Tours qui donna naissance au parti communiste ; il fut chargé de l’organisation du Bureau International du Travail à Genève.

Rue Barbès, ancienne rue Saint Libert
Autrefois impasse qu’on a ouverte du côté des quais. 

Rue de la Bazoche, ancienne rue Saint-Laurent
Nom emprunté à une église située près de la muraille de la cité, cette désignation vient du latin « basilica », salle de justice. Dès les premiers siècles, elle fut le siège de la corporation des clercs. Une chapelle dite « Notre Dame de Consolation » y était attenante ; on en voit encore les restes auprès des vieux murs de la cité. Cet endroit fut le théâtre de l’assaut  et de la défaite des Normands en 838, durant lequel le corps de saint Martin fut abrité dans la chapelle de la Consolation à l’intérieur de l’enceinte du Vème siècle. Sur cet emplacement fut construite l’église Saint-Martin-de-la-Bazoche, détruite en 1789. Cette rue ne perdit son nom que de 1799 à 1816 où elle s’appela rue de Preuilly. Dans cette rue se trouve la tribune extérieure de l’ancien palais des plaides où étaient annoncées les condamnations.

Rue Blanqui
À L’origine, elle était une portion de la Grande Rue de Caesarodunum ; elle en est détachée à l’ouest sous le nom de rue du Faubourg de Saint-Pierre-des-Corps, en bordure du cimetière. En 1798, sous la poussée anticléricale, elle devient rue du Bataillon d’Indre et Loire, soulignant la participation de la population du nouveau département à la lutte contre la coalition anti-révolutionnaire. Elle reprend son nom de “Rue du Faubourg de Saint-Pierre-des-Corps” en 1844. C’est en 1905 que la municipalité de Tours, anticléricale, décide de donner à cette rue celui de Blanqui, socialiste lié à l’histoire locale.

Auguste Blanqui, (1805 – 1881), né à Puget-Théniers, est le fils de Jean-Dominique Blanqui, déprouté à la Convention. Auguste Blanqui fut un des journalistes républicains et socialistes qui ont mené le combat contre la restauration, la monarchie de juillet et le second empire. Il passa de ce fait une partie de sa vie en prison ou en exil ; c’est ainsi qu’en 1844, sortant de la prison du Mont Saint-Michel, il fut envoyé en résidence surveillée à Tours. Il y participe au complot socialo-communiste lors des émeutes de 1846 liées à la crise économique. Jeté en prison, il fut acquitté par les assises du Loir-et-Cher et regagna Paris. Il fut membre du Comité de Salut Public de la Commune en 1871, et resta l’une des grandes figures du socialisme jusqu’à la création du parti socialiste.

Jusqu’à la Révolution, la rue Blanqui était l’une des rues dont l’activité était tournée vers la poterie.

Rue de la Bretonnerie
On y voit les restes de la chapelle Saint Léobard ou Libert, dont l’histoire se rattache à nos origines. Son architecture et ses sculptures attestent le roman secondaire. Au XIIème siècle, elle relevait de l’abbaye de Preuilly. Primitivement, cette rue débouchait sur un étroit passage vers la Loire ; insalubre, d’accès difficile pour les charrettes, les habitants réclamaient son aménagement. C’est seulement à l’occasion d’une épidémie de choléra que les travaux furent décidés ; en 1894, elle s’ouvre largement sur la Loire. On trouve au XVIIIème siècle à Tours une famille Bretonnerie, qui aurait donné son nom à la rue. En 1754, un de ses membres, M. Desfranc, sieur de la Bretonnière ou Bretonnerie, fut élevé à la dignité de maire de Tours, qu’il refusa. Ce nom se déforme en 1802 en « rue de la Berthonnerie », puis en 1833 en « rue de la Bretonnière », pour retrouver en 1849 le nom de Bretonnerie.

Rue Montaigne
Elle était autrefois une portion de la rue de la Bazoche ; devenue en 1790, « rue d’Amboise », elle prend le nom de rue Montaigne en 1801. En 1816, la rue de la Bazoche est réunifiée ; c’est en 1831 que la rue Montaigne retrouve son identité. Michel Eyquem seigneur de Montaigne (1533-1592) est né au château de Montaigne en Périgord. Il fut conseiller à la Cour des Aides au Parlement de Bordeaux jusqu’en 1570. Il se retira alors dans ses terres pour réfléchir à la condition humaine ; il exposa dans ses « Essais » parus en 1580 ses réflexions sur la condition humaine ; il y fait appel au bon sens et à la tolérance au moment le plus pénible des guerres de religion.

Rue du Petit-Cupidon
Elle faisait partie à l’origine d’une ancienne voie romaine ; un temple y fut bâti, dédié à Cupidon. C’est sur ce temple que se sont appuyés les remparts de la cité au IVème siècle ; ils suivent le côté ouest de la rue. Cette rue garde le souvenir de la cité gallo-romaine ; les restes d’une tour fortifiée, dite Tour du Petit-Cupidon, sont visibles dans une cave au n°15, ainsi qu’un curieux bas-relief figurant une « Victoire » antique.

Place des Petites Boucheries
Elle portait ce nom au Moyen-âge  et l’a conservé à travers l’Histoire. Ce nom lui a été donné en opposition avec le quartier des Grandes-Boucheries qui se trouvait dans la partie ouest du vieux Tours, à proximité de la rue des Tanneaux (actuelle rue des Tanneurs).

Pour concurrencer Châteauneuf et le Bourg des Arcis, des “tueries” et “boucheries” sont installées dans le quartier au Moyen Âge, au bord de la Loire. Elles sont implantées à l’écart de la ville pour en limiter les nuisances, pestilences et vermines. Le quartier s’organise petit à petit autour d’une place centrale, rassemblant des activités liées aux abattoirs. Les métiers de bouche s’installent, profitant d’une population toujours plus nombreuse. Bouchers, charcutiers, et épiciers animent la place.

 

Rue Racine
La « rue Saint-Nicolas-des-quatre-coins » tirait son nom de la situation de l’église Saint-Nicolas au point de rencontre de la rue de la Bazoche et de la rue « rue du Cloître Saint-Gatien ». En 1790, la Révolution lui attribue le nom de « rue de Loches », puis en 1801, celui de « rue Racine », confirmé en 1832. Jean Racine (1639-1699) est né à la Ferté-Milon. Orphelin, il fut élevé par les religieuses de Port-Royal et fut ainsi, pendant trois ans, l’élève des « Petites Écoles de Port Royal des Champs » installées dans le château des Granges, proche de l’abbaye. La rue Racine, plus basse que les rues Général Meusnier et Manceau, semble située sur l’emplacement des anciens thermes gallo-romains ; c’est à l’existence de ces thermes que se rattache l’expression de « justice des bains » utilisée au Moyen-âge pour désigner la justice des chanoines de la chapelle de la cathédrale, dont les décisions étaient proclamées d’une petite ouverture, haut placée sur le mur du palais de l’archevêque.

Sources :

L.A. BOSSEBOEUF, Les rues de Tours, Imprimerie Paul Bousrez, Tours, 1888
Hélène VIALLES, Tours pas à pas, Ses rues, Ses monuments, Ses hommes célèbre, 1985

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